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Le cassis en gemmothérapie chez l'enfant : un remède qui n'est pas si anodin...

  • Photo du rédacteur: Nadia ROUILLER-MONAY
    Nadia ROUILLER-MONAY
  • 25 avr.
  • 4 min de lecture

La gemmothérapie connaît un grand intérêt auprès des familles en quête de solutions naturelles pour accompagner la santé de leurs enfants. Parmi les extraits les plus plébiscités de nos jours figure le Ribes nigrum, ou cassis.


Qualifié en phytothérapie de « cortisone naturelle » en raison de son action marquée sur l’immunité et l’inflammation, il engage sous son apparente douceur végétale, des mécanismes endocriniens puissants, dont l’impact mérite une évaluation rigoureuse. La sensibilisation de son utilisation chez l’enfant est particulièrement importante, dont l’axe hypothalamo-hypophysaire reste en pleine construction, soit la base neuroendocrinienne fondamentale de ces deux systèmes complexes.


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Sur le plan physiologique, le macérat de bourgeons de cassis agit indirectement sur l’axe hypothalamo-hypophysaire-surrénalien en stimulant la sécrétion d’ACTH, laquelle déclenche la production de cortisol par les glandes surrénales. Ce mécanisme, recherché chez l’adulte pour son effet anti-inflammatoire et tonique, repose sur une activation contrôlée de la réponse au stress. Le cortisol, en tant qu’hormone circadienne, participe à la régulation de l’énergie, de l’immunité, et surtout des cycles éveille-sommeil. Son pic matinal favorise l’éveil, tandis que sa chute en soirée conditionne la montée de la mélatonine et l’endormissement.



Et chez nos bambins ?


Chez l’enfant, cette régulation est encore en construction. L’axe HHSA, bien qu’opérationnel dès la petite enfance, reste très sensible aux influences extérieures. Une stimulation répétée, même modérée, peut entraîner une désynchronisation de la courbe du cortisol, perturber l’endormissement, favoriser l’hypervigilance, et affecter indirectement l’équilibre émotionnel par altération de la neurotransmission GABAergique.



Le GABA, déjà entendu parlé mais c'est quoi ?


Le GABA, neurotransmetteur inhibiteur fondamental, régule le tonus neurovégétatif, tempère les réponses émotionnelles en lien avec la surexcitation externe et favorise un sommeil réparateur. Or, un excès de cortisol, notamment en fin de journée, peut inhiber la disponibilité des récepteurs GABA et accentuer les états d’instabilité, d’irritabilité ou d’agitation, voir d'endormissement dans ce schéma.



La consommation de riz complet en fin de journée favorise la physiologie GABAergique
La consommation de riz complet en fin de journée favorise la physiologie GABAergique

Dans ce contexte, l’utilisation du cassis chez les enfants présentant un TDAH mérite une attention particulière et une analyse approfondie. Certains praticiens l’intègrent pour ses propriétés adaptogènes, son action stimulante douce, ou son soutien aux défenses immunitaires. Et ce, dans un tableau clinique de fatigue latente ou d’infections récidivantes.


Mais dans un terrain déjà marqué par une hyperactivité du système d’éveil et/ou une difficulté de régulation des transitions veille-sommeil, l’activation supplémentaire de l’axe surrénalien peut aggraver le déséquilibre neuroendocrinien. Plutôt que d’apporter un apaisement de fond, le cassis risque alors d’augmenter la charge physiologique et d’éloigner l’enfant de ses propres rythmes internes. C'est là que la phrase "la plante te donne ce qu'elle te soigne" prend tout son sens.



Merci pour ces infos, mais du coup, je fais quoi ?


Des alternatives plus adéquate en pédiatrie permettent de se tourner vers des plantes agissant en modulation douce, sans stimuler l’axe neuroendocrinien comme par exemple :


Le tilleul, en macérat de bourgeons. Il agit sur le système nerveux parasympathique, facilitant l’endormissement et apaisant les états de tension avec une action douce sur les troubles digestifs nerveux. (Energétique : il est l'arbre de la justice, apportant paix et sérénité intérieure).


Le figuier, quant à lui, exerce une régulation profonde du système neurovégétatif et digestif, souvent affecté chez les enfants hypersensibles ou encore "neuro-atypiques", en apportant une action complémentaire au niveau nutritionnel lorsque l'on travail en complément sur la sphère microbiote intestinal. Il permet une harmonisation progressive du rythme émotionnel et du terrain psychosomatique et physiologique. (Energétique : éveille énergétique, spiritualité, reconnexion intérieure)


L’aubépine, bien connue pour ses vertus cardio-sédatives, apporte aussi un ancrage psycho-énergétique précieux dans les troubles du sommeil liés à l’anxiété et à l’hypersensibilité affective. Cette plante agit également sur l'axe sympathique/parasympathique, ce qui fait d'elle une précieuse alliée également. (Energétique : ouverture du cœur pour sortir du replis sur soi en allant à la rencontre de l'autre).


Ces plantes n’agissent pas sur les glandes surrénales, mais sur les circuits régulateurs internes, permettant une réorganisation douce du système nerveux autonome et de la synthèse hormonale.


En parallèle, les hydrolats de camomille romaine, fleur d’oranger ou mélisse peuvent accompagner le quotidien de l’enfant sans risque d’interférence hormonale, en conservant dans le choix l'aspect énergétique de la plante.


Leurs usages en hydrolat dilué (boisson froide ou chaude de préférence), en spray aurique et/ou d'ambiance soutiennent une approche énergétique, sensitive et bienveillante, plus en phase avec les besoins d’un organisme en croissance.



Encadrer l’usage du cassis chez l’enfant : une exigence essentielle


Le cassis n’est donc pas à exclure par principe, mais à réserver à des situations précises, sur évaluation individualisée. Une posologie adaptée, un suivi clinique rigoureux, et un objectif thérapeutique clairement défini sont impératif.


Dans une démarche pédiatrique cohérente, il est fondamental de respecter les étapes de maturation des axes endocriniens et neuromodulateurs avant d’intervenir de manière ciblée.


En somme, la gemmothérapie offre un champ thérapeutique vaste, mais exige discernement et connaissance des rythmes physiologiques du jeune enfant. Le cassis, loin d’être un simple « tonique naturel », engage des réponses systémiques profondes qu’il convient d’utiliser avec intelligence, prudence et responsabilité.



Pour comprendre comment et pourquoi je choisi les plantes selon mes clients, en tenant comptes des aspects énergétiques de chaque plante, je vous invite à lire l'article La gemmothérapie, comment la choisir et pourquoi ?



Cassis (Ribes nigrum)
Cassis (Ribes nigrum)

Cet article n’a pas vocation à se substituer à un avis thérapeutique ni à critiquer les choix cliniques d’autres praticiens, mais vise à mettre en lumière certains éléments clés à considérer dans l’usage des plantes en pédiatrie, afin de favoriser des décisions éclairées et respectueuses de la physiologie de l’enfant.

Les spagyries, teintures-mères, gemmothérapie et hydrolats disposent de posologies spécifiques. Ces formes galéniques s'utilisent sur conseils appropriés d'un phytothérapeute, après une anamnèse et évaluation de vos antécédents médicaux. Assurez-vous de connaître les contre-indications en automédication et d'informer votre thérapeute ou droguiste si vous souffrez d'une pathologie ou si vous êtes sous traitement. Les informations rédigées dans cet article sont indicatives et ne peuvent être interprétées à des fins thérapeutiques sans l'avis d'un spécialiste en phytothérapie et d'une anamnèse adéquate.

 
 
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