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FitLine & Cie : Des produits "natures" vendus en dehors des circuits classiques de distributions...

  • Photo du rédacteur: Nadia ROUILLER-MONAY
    Nadia ROUILLER-MONAY
  • 20 juil.
  • 6 min de lecture

Quand les marques "bien-être" sucrent "potentiellement" la réalité derrière un vernis végétal, on ose en parler dans cet article !


Vitamines et vitalités ? Quand la poudre fait écran à la nutrition...
Vitamines et vitalités ? Quand la poudre fait écran à la nutrition...


Dans un marché saturé de produits estampillés “bien-être” ou “santé” sur le plan marketing, les compléments alimentaires pour enfants occupent une place croissante dans les rayons.


Certains promettent énergie, vitalité, immunité renforcée. D’autres, comme des produits commercialisé par PM-International AG (Schweiz) et autres, s’enveloppent d’une liste longue comme le bras de fruits, légumes et extraits végétaux… au point d’éclipser un détail pourtant fondamental : la valeur nutritionnelle réelle.



 

Transparence sélective : un dialogue révélateur


Soucieuse de comprendre la valeur nutritionnelle réelle du produit destiné aux enfants afin d'en conseiller leur consommation dans un but nutritionnel complémentaire, j’ai pris contact directement avec PM-International AG (Schweiz) pour obtenir les données complètes sur les apports en macronutriments (glucides, lipides, protéines) par portion et autres ingrédients présentés.


L’échange, courtois en premier lieu s’est étalé sur près de dix courriels. D’abord orientée vers des fiches marketing génériques, je n’ai obtenu, en guise de réponse, qu’une brochure informative centrée uniquement sur la qualité des micronutriments et des oligo-éléments (zinc, sélénium, vitamines, etc.), sans aucune mention chiffrée des apports en sucres, en énergie, ni en protéines ou graisses. Certains produits étaient mentionnés comme sans sucre mais contenaient pourtant des sucres rapides.


Lorsque mes demandes se sont révélées plus insistantes, le service client m'a gentiement renvoyé vers le lien du service scientifique auquel je ne pouvais accéder n'étant pas partenaire commerciale (revendeur) de l'entreprise.


Ce manque de transparence sur les fondamentaux de la nutrition infantile est d’autant plus préoccupant que ces produits sont vendus en dehors des circuits traditionnels, sur recommandation(s) interpersonnelle(s), probablement sans évaluation critique. Le consommateur se voit privé des informations de base indispensables pour juger de la pertinence ou non d’une telle supplémentation, comme ce fut le cas pour moi.



Etiquetage et marketing bien huilé


Un simple coup d’œil à la liste des ingrédients suffit à interpeller.


Fructose, dextrose, stévioglycosides


Les deux premières sources gustatives du produit, bien avant la moindre trace de vitamine, ce qui détermine la composition principale du produit pourtant présentée comme sans sucre dans les informations qui m'ont été transmises.


Informations disponibles au lien suivant lors de la rédaction de l'article : FitLine - Résultats de l’expérience
Informations disponibles au lien suivant lors de la rédaction de l'article : FitLine - Résultats de l’expérience


Un choix étonnant pour un complément censé soutenir la santé infantile d'autant que le produit semble et pourrait favoriser l'entretien précoce de l'empreinte sensorielle du goût sucré en ajoutant des stévioglycosides (sucre sans indice glycémique au pouvoir gustatif 300 fois supérieur à celui du sucre).


Les commentaires des "consommateurs" mentionnés sur le site de l'entreprise n'ont pas manqué de me surprendre et d'y faire un lien marketing potentiel.



"Comme je sais que c'est bon pour lui...." / "Ils l'ont trouvé plus fruité, plus savoureux..." Ces critiques de "consommateurs" étaient disponibles sur le site de l'entreprise au moment de la rédaction de l'article au lien suivant : FitLine - Résultats de l’expérience
"Comme je sais que c'est bon pour lui...." / "Ils l'ont trouvé plus fruité, plus savoureux..." Ces critiques de "consommateurs" étaient disponibles sur le site de l'entreprise au moment de la rédaction de l'article au lien suivant : FitLine - Résultats de l’expérience


Et le consommateur dans tout cela ?



Ces informations relèvent d'un choix qui soulève des questions majeures de proportionnalité : pourquoi intégrer plusieurs types de sucres simples sans en préciser la quantité totale ? Pourquoi aucun macronutriment (protéines, glucides, lipides) n’apparaît-il sur l’emballage, alors qu’ils sont la base même des besoins nutritionnels d’un enfant en croissance ?


En revanche, les oligo-éléments et micronutriments (zinc, cuivre, sélénium, vitamines B, C, D…) sont affichés avec précision. Un détail qui donne l’illusion de contrôle scientifique, mais masque une réalité bien plus préoccupante : l’absence totale de transparence sur l’apport énergétique réel, sur les effets potentiels de la consommation quotidienne de sucres rapides, et sur l’intérêt objectif d’une formulation aussi déséquilibrée.


Le consommateur est en droit d’exiger des informations claires, complètes et honnêtes. C'est bien là le problème, les comoléments alimentaires ne semblent en effet pas être soumis aux règles applicables relatives aux denrées alimentaires. Un flou juridique qui permet aux divers fournisseurs de ce types de produits de ne pas mentionner des éléments pourtant indispensables à une alimentation équilibrée.


Résultat(s)...



Une boisson sucrée de plus, sans calories déclarées.


Pas de trace des kilocalories ingérées par portion, pas de répartition des glucides totaux, ni de mention du pouvoir énergétique réel de cette poudre destinée aux enfants.


Cette omission est d’autant plus problématique que le produit est conçu pour être dilué dans un verre d’eau au petit-déjeuner — un moment crucial dans la régulation glycémique de la journée.


Imaginons un petit-déjeuner typique chez un enfant de 3 à 10 ans : pain blanc, beurre, confiture, un jus de fruit, et ce complément en boisson.


On cumule alors :

  • des glucides simples en excès (fructose, dextrose, confiture, jus)

  • zéro protéine ou presque

  • quasiment pas de fibres

  • et une charge glycémique très élevée, sans frein métabolique


Ce type de repas favorisera :

  • des pics glycémiques matinaux → suivis de chutes brutales de la glycémie

  • une hyperactivation de la sécrétion d’insuline

  • une fatigue post-prandiale, de l’irritabilité, des fringales en milieu de matinée

  • une stimulation répétée du circuit de la récompense dopaminergique lié au sucre


À long terme, cette habitude peut contribuer à :

  • l’installation précoce d’un terrain insulinorésistant

  • des troubles de l’attention, du sommeil et de la régulation émotionnelle

  • une prédisposition à l’obésité infantile et aux troubles métaboliques


En l’absence de macronutriments structurants (protéines, lipides de qualité, fibres), ce type de petit-déjeuner n’apporte ni satiété durable, ni soutien cognitif réel — alors même qu’il se veut “nutritif”.



Isoflavones et responsabilité : une transparence minimale, un flou éthique maximal



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Information disponible au lien suivant au moment de la rédaction de cet article : FitLine - Résultats de l’expérience



Sur l’emballage du produit de régulation métabolique destiné aux adultes, l’entreprise se contente de rappels standardisés : "Ne pas dépasser la dose journalière recommandée", "Ne se substitue pas à une alimentation variée et équilibrée", et "À tenir hors de portée des enfants."


Aucune mention spécifique ne figure quant à la nécessité de consulter un professionnel de santé en cas d’antécédents de cancers hormonodépendants ou de troubles endocriniens, alors même que le produit contient des isoflavones de soja, substances connues pour leur activité œstrogénique modérée.


Si la dose journalière semble rester dans les limites tolérées, soulève une véritable question d’éthique. Car sous couvert de conformité légale, l’entreprise s’autorise à commercialiser un produit à effet hormonal potentiel semble-t-il sans aucun avertissement personnalisé.


Ce positionnement, à la frontière entre bien-être et action pharmacologique, met en lumière une stratégie commerciale : s’appuyer sur les failles des réglementations des compléments alimentaires pour proposer des substances actives sans porter la responsabilité médicale de leur utilisation.


En effet, le partenaire dit "indépendant" contractuellement, devient responsable juridiquement lorsqu'il recommandera ce type de complément alimentaire en cas de problème.


Le juste milieu, pourtant essentiel dans le domaine de la supplémentation, semble ici remplacé par un jeu d’équilibre légal, où l’intérêt du consommateur pourrait paraître relégué au second plan.




Supplémenter, oui… mais avec discernement


Même lorsqu’il s’agit de compléments alimentaires dits “naturels”, la supplémentation chez l’enfant ne devrait jamais se faire à la légère. 


L’accompagnement par un professionnel de santé ou un pharmacien reste essentiel pour évaluer la pertinence, la sécurité et la posologie adaptée.


Lire attentivement les notices, comprendre la liste des ingrédients, et se méfier des allégations trop séduisantes sont des gestes de bon sens… d’autant plus importants lorsque le produit est acquis en dehors des circuits officiels, par vente directe de particulier à particulier, sans aucun contrôle ni formation encadrée.


La santé d’un enfant ne devrait jamais dépendre d’un modèle économique fondé sur la persuasion relationnelle, mais sur des fondements scientifiques, une transparence totale, et un respect strict de la réglementation.


Même à l’âge adulte, chaque complément mérite réflexion : s’écouter, s’informer, et demander conseil restent les meilleurs réflexes pour préserver son équilibre sans céder aux promesses faciles.


En cultivant l’esprit critique et en s’entourant de conseils éclairés, chacun peut faire des choix plus justes pour sa santé et celle de ses enfants — en toute confiance, et loin des pièges bien emballés.



Prenez soin de vous et de vos enfants.







Cet article se base sur des données disponibles au moment de la rédaction. Il n’a pas pour but de nuire à l’entreprise mais de sensibiliser les consommateurs à l’importance de la transparence nutritionnelle.


 
 
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